Sujet de cet article

L’histoire du réseau de santé du Québec

par | Juin 6, 2023 | Capsule générale

À l’aube de la colonisation

Fresque représentative de la médecine amériendienneDepuis l’arrivée des premiers explorateurs européens au Québec en 1492, l’évolution des soins de santé dans notre province a connu une transformation considérable. Parmi les professionnels de la santé qui ont joué un rôle essentiel tout au long de cette évolution, les infirmières se distinguent par leur contribution inestimable.

Avant l’arrivée des Européens au Québec, la santé était entièrement entre les mains des autochtones. Les membres des Premières Nations avaient une compréhension approfondie des plantes médicinales et des techniques de guérison. Ils ont également développé une solide compréhension des maladies et des blessures courantes dans leur communauté. Les femmes autochtones jouaient souvent un rôle clé dans la prestation des soins de santé en tant qu’infirmières traditionnelles.

Religieuses avec patient en natalitéAprès la conquête française, les soins infirmiers au Québec étaient principalement prodigués pardes religieuses. Le 1er août 1639, 3 religieuses de l’ordre des Augustine arrivent dans notre province et fondent l’Hôtel-Dieu de Québec, le premier hôpital sur le territoire Québécois. Ces femmes dévouées ont jeté les bases de la profession infirmière au Québec, accompagnées des religieuses hospitalières de Saint-Joseph.

Ces infirmières étaient formées dans des écoles d’infirmières religieuses où elles apprenaient les compétences nécessaires pour fournir des soins de santé. Pendant cette période, les soins de santé étaient limités en raison du manque de ressources et du faible développement des infrastructures de santé. Les connaissances médicales et les techniques de soin étaient souvent rudimentaires. L’accent était mis sur la compassion et la prière plutôt que sur les connaissances médicales avancées.

Au cours du XIXe siècle, les soins de santé au Québec ont commencé à se moderniser. Les hôpitaux ont commencé à adopter des méthodes scientifiques pour traiter les patients et les médecins ont développé une collaboration avec les infirmières pour fournir des soins efficaces. L’Hôpital général de Montréal a ouvert la première école d’infirmières du Québec en 1860, offrant une formation structurée aux femmes intéressées par la profession. Cette initiative a jeté les bases de l’éducation formelle des infirmières au Québec, et d’autres écoles ont rapidement suivi.

Les infirmières, qui avaient toujours été formées par les communautés religieuses, recevaient maintenant une formation professionnelle dans des écoles d’infirmières laïques, ce qui ouvre la porte à une nouvelle cohorte d’infirmières n’ayant pas la vocation religieuse. Pendant la durée du XXe siècle, les infirmières québécoises ont commencé à se mobiliser pour obtenir une reconnaissance légale de leur profession.

Obtenir une reconnaissance légale de leur profession.

Pendant la durée du XXe siècle, les infirmières québécoises ont commencé à se mobiliser pour obtenir une reconnaissance légale de leur profession. En 1922, l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) a été créé pour réglementer la pratique infirmière et protéger le public.

Cela a été un jalon majeur dans l’histoire des soins infirmiers dans notre province, car cela a permis d’établir des normes professionnelles, de garantir la qualité des soins et d’assurer une formation adéquate et uniforme.

Une nouvelle ère en santé est née, les années 60 à 70.

Lors des années 1960 et 1970, le système de santé au Québec a subi une réforme majeure.  Les gouvernements ont commencé à investir massivement dans les soins de santé pour améliorer l’accès et la qualité des soins. Les efforts visant à accroître l’accessibilité des services de santé pour la société québécoise se concrétisent le 13 juin 1969 avec la création du régime d’assurance-maladie du Québec.

Au même moment, la création des cégeps propose un nouveau parcours de formation pour la profession d’infirmière. Cette formation qui est uniforme partout au Québec facilite la mobilité de la main-d’œuvre.

équipe médicale des années 60 et 70

C’est à ce moment historique que des programmes dédiés à la formation d’infirmières auxiliaires voient le jour pour combler le manque de soignants. Le régime d’assurance-maladie ayant octroyé la gratuité des soins à tous, le système de santé fait face à une augmentation marquée des consultations médicales.

C’est également au milieu des années 60 et 70 que se développe l’institutionnalisation des personnes âgées. À partir de ce moment, l’hébergement des ainés dépasse la simple question de charité. Autrefois tenus par des communautés religieuses, les hospices font place au centre d’hébergement, appelés aujourd’hui, CHSLD. Ils deviennent un besoin lors de la période d’après-guerre où de plus en plus de femmes se dirigent vers le marché du travail et où l’espérance de vie s’accentue.

Les nouvelles technologies en santé, les années 80 à 90.

panneau de clscDans les années 1980 et 1990, les progrès médicaux ont entraîné des changements dans la prise en charge de la santé populationnelle. Les infirmières ont été confrontées à de nouvelles technologies, telles que les systèmes informatisés de gestion des dossiers médicaux, les équipements médicaux sophistiqués et les avancées dans les domaines de l’imagerie médicale et de la chirurgie. Les soins infirmiers se sont également diversifiés en dehors de l’hôpital.

Les CLSC, qui en étaient à leur tout début en 1970, font maintenant partie intégrante du paysage du réseau de la santé québécoise. Les infirmières communautaires y jouent un rôle clé dans la prestation de soins à domicile, soutenant les patients dans leur rétablissement et gérant les soins chroniques. Les infirmières de soins palliatifs apportent un soutien essentiel aux patients en fin de vie et à leurs familles, en leur offrant des soins compatissants et en veillant à leur confort physique et émotionnel.

De nos jours, les soins de santé au Québec sont confrontés à de nouveaux défis. Le vieillissement de la population, l’augmentation des maladies chroniques et la demande croissante de soins de santé exercent une pression sur le système de santé. Les infirmières sont au premier plan de ces défis, en assumant des rôles de leadership et en contribuant à l’élaboration de solutions novatrices. L’OIIQ est aujourd’hui l’ordre professionnel qui regroupe le plus grand nombre de membres. Au prorata, le réseau compte 3 infirmières pour chaque médecin.

La collaboration interprofessionnelle est devenue de plus en plus importante dans la prestation des soins de santé. Les infirmières travaillent en étroite collaboration avec d’autres professionnels de la santé, tels que les médecins, les pharmaciens, les préposés aux bénéficiaireset les travailleurs sociaux, pour offrir des soins intégrés et centrés sur le patient. Cette approche multidisciplinaire favorise une meilleure coordination des soins, améliore les résultats pour les patients et optimise l’utilisation des ressources.

De 1492 à aujourd’hui…

L’évolution des soins de santé au Québec a connu une progression significative depuis l’arrivée des Européens en 1492. Des soins autochtones basés sur la connaissance des plantes médicinales, en passant par l’influence religieuse catholique, jusqu’à l’émergence des infirmières laïques et leur reconnaissance en tant que professionnels de la santé, chaque période a apporté des changements importants.

Texte de
Marylène Langdeau
 

logo solumed

inscription Infolettre